« (…) un rapport quelquefois d’attrait et de fascination, le plus souvent de violence et d’exploitation – l’humanité et l’animalité”.
— Michel Surya, philosophe
Dessinatrice avant d’être peintre, je débute mes toiles par une ébauche à l’encre de Chine que j’agrémente ensuite de couleurs, dans un style évoquant la BD européenne. Touche-à-tout, je m’en tiens rarement à une seule technique. Bien que l’encre et l’acrylique soient mes médiums de prédilection, j’aime y combiner collages, pastels ou crayons.
La nature, et en particulier les animaux, sont devenus très tôt un refuge pour moi. Explorer les rapports entre animalité et humanité est au cœur de mes travaux, où je m’efforce de gommer leurs frontières, entre métaphores et métamorphoses. Mon discours se veut à la fois ludique et profond. Je joue sur la dualité en chacun d’entre nous, sur cette frontière indicible qui sépare l’instinct de l’intelligence. Sous le couvert de l’humour, je rappelle que – selon moi – nous ne sommes que des animaux déguisés. Par ailleurs, mes protagonistes sont souvent enveloppés dans un “nid” de végétation luxuriante, comme pour les protéger du monde extérieur. Le sujet se retrouve ainsi au centre d’un paysage extravagant dont l’horizon est souvent bouché, comme s’il n’avait d’autres limites que celles du rêve et de l’imagination. C’est la représentation d’un état de retrait mental, de dissociation d’avec la réalité urbaine et bruyante, de fuite de la brutalité extérieure vers un monde intérieur, serein, riche et puissant.
Née à Toulouse dans le sud de la France en 1976, Stéphanie Heendrickxen complète ses classes à l’École supérieure d’art et de design d’Orléans. Elle y découvre la gravure et le collage, disciplines qui vont grandement l’inspirer dans ses recherches plastiques. Au cours de ses études, elle effectue un séjour en Angleterre pour se spécialiser dans l’illustration à la Norwich School of Art & Design. Elle prend alors goût au voyage et consacre son temps à explorer l’Europe et les États-Unis, où elle enrichit notamment son parcours professionnel.
En 1999, À peine sortie des beaux-arts, Stéphanie publie un premier livre pour enfants, Au delà des nuages, qui met en scène un rhinocéros rencontré au zoo de Berlin. Elle multiplie ensuite les salons littéraires et les ateliers en milieu scolaire.
En 2001, toujours en quête de nouveaux paysages, elle s’installe définitivement à Montréal. Elle continue de publier des ouvrages en littérature jeunesse pour des maisons d’édition françaises et, en parallèle, elle travaille à contrat en graphisme et en illustration, après quelques années en agence de publicité.
Certaines œuvres de sa série de portraits animaux intitulée Animals in Disguise se font remarquer lors de divers évènements : une œuvre est finaliste au concours Expo+ en 2013, et une autre au Concours L’Art au parfum en 2015. D’autres sont sélectionnées régulièrement par des jurys d’artothèques (Rosemont, Pointe-Claire) et de divers encans.